L'abeille a colonisé l'Europe il y a quelques millions d'années et, par sélection naturelle, elle a su s'adapter de façon pérenne à son environnement.
Sur notre continent, elle a su s'adapter au climat chaud et sec du sud, au climat froid au nord avec sa saison favorable courte et au climat continental.
Ces adaptations successives ont engendré des sous-espèces inféodées à leur milieu et ces sous espèces, ont engendré des écotypes.
Vous l'aurez compris, si nous voulons travailler avec l'abeille locale, ce n'est pas par idéologie ou effet de mode mais bien pour des raisons pragmatiques.
Au fil de l'évolution, l'abeille noire a adopté des comportements très différents en fonction des conditions de vie locales auxquelles elle est confrontée; ainsi, l'abeille noire du sud de la France ou de l'île de Ouessant n' a pas les mêmes comportements que l'abeille des plateaux ardennais mais cela va bien plus loin, les navetteurs qui partent en voiture du bassin liégeois vers le Luxembourg se rendent très vite compte, au fil des saisons, qu'ils traversent trois voire quatre écosystèmes bien différents: la vallée de la Meuse tempérée avec une nature précoce et des hivers doux puis, plus on se rapproche de la Baraque Fraiture, plus les floraisons deviennent tardives, plus l'automne est précoce et les hivers rigoureux et, quand on redescend sur Houffalize-Bastogne, on trouve un micro-climat différent des deux autres.
Sans intervention humaine, l'abeille locale devait être caractérisée exclusivement par le lieu d'implantation de sa colonie et son aire de reproduction ; elle devait remplir à la perfection toutes les qualités adaptative liées à cet endroit.
Pour moi, importer une souche noire du sud de la France par exemple est contreproductif.
La qualité première de l'abeille noire est sa rusticité; jusqu' à présent, peu sélectionnée, elle n'a pas encore subi les dérives de la sélection arbitraire.
Elle est :
Vu sa rusticité: